GROSSE TENSION SUR LES CARBURANTS, SURTOUT DANS LES HAUTS-DE-FRANCE
On ne parle pas encore, au sommet de l’Etat, d’une pénurie, mais ce qui se passe actuellement dans certaines régions, et plus particulièrement dans les Hauts-de-France, y ressemble fortement. Malgré des prix élevés, l’Or noir est désormais rare.
Fortement impacté par le mouvement de grève dans ses raffineries et dépôts sur la revalorisation des salaires, le pétrolier français TotalEnergies est également victime du méga succès de sa super remise qui s‘ajoute depuis le 1er septembre à la remise gouvernementale. Si dans l’hexagone la situation est complexe pour 12% des stations-services selon Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, le Nord de la France est sous tension et particulièrement touché avec plus d’un tiers des stations-services partiellement vides ou tout simplement fermées en attendant une hypothétique livraison.
Selon Olivier Véran, qui a déclaré ce mercredi 5 octobre qu’il n’y a « pas de pénurie, mais des tensions » qui « sont temporaires ». S’il le dit, c’est la vérité et on ne va pas mettre sa parole en doute, comme au pire moment de la crise du Covid lorsqu’il était ministre de la Santé. Mais dans les faits, il y a clairement de la tension aux abords des stations-services et particulièrement dans le Nord, le Pas-de-Calais et la Somme qui vient de suspendre le service de ramassage scolaire car un car ça roule au gasoil et il n’y en a plus dans les pompes picardes. Si ce n’est pas une pénurie pour reprendre la bonne parole, ça y ressemble tout de même fortement et il n’a jamais été aussi difficile de faire le plein de sa voiture, sa moto, son camion et donc de son autocar. Une situation ubuesque mais finalement prévisible au vu du contexte économique sur les prix de l’énergie et dont le gouvernement n’a pas pris la mesure de ce dérapage non contrôlé.
Depuis la mise en place début septembre de la remise supplémentaire par TotalEnergies, c’est le bazar aux pompes. En créant cette super remise sous la pression de l’Etat, TotalEnergies a lui-même créé un climat de tension (et je ne parle pas de la concurrence déloyale vers les autres distributeurs) que l’on paye aujourd’hui cash par ce qui ressemble à une pénurie avec des queues interminables dans les quelques stations-services qui ont la chance d’avoir, pour quelques heures, du carburant à vendre. Pour les autres, c’est la fermeture ou la réquisition comme dans le Nord et le Pas-de-Calais sur injonction des préfets. Certains diront que ce n’est pas la pénurie, on a quand le droit d’avoir un doute. En prenant mon exemple personnel, ma recherche du carburant depuis 24 heures dans la métropole de Lille est toujours vaine après avoir visité plus de 20 stations vides et fermées. Même lorsque par bonheur un totem affiche uniquement le prix de l’E85 et que l’on suppose, à tort, que le pistolet va cracher le précieux liquide, la pompe reste inactive et refuse la tentative d’achat.
Mais concrètement, on fait quoi devant des pompes vides ? La situation ne s’aggrave de jour en jour, les grévistes ne lâchent rien et la simple idée d’une pénurie déclenche chez les automobilistes une envie de faire le plein coûte que coûte, même sans un besoin particulier et n’oublions pas ceux qui ont vraiment besoin de leur auto pour se rendre juste au travail car ils n’ont pas une solution alternative devant leur porte. Allons, un peu de bon sens car ce n’est pas en paralysant le pays en prenant en otage les automobilistes, car c’est la perspective à court terme si l’on ne trouve pas une solution, que l’on va sortir de cette situation aggravée par le contexte général pas franchement favorable, mais le porte-parole du gouvernement a dit « Pas d’effet de panique, ne vous ruez pas tous, on ne va pas manquer d’essence » On a envie de le croire.