Mal en point avant même la crise du Covid-19, le Groupe Renault a sollicité une aide du gouvernement sous la forme d’un prêt de 5 milliards d’euros et il présente aujourd’hui son plan de relance sur 3 ans afin de rebondir.
Attendu ce jeudi, le plan de projet de relance de Renault est enfin là et il va y avoir de la « casse » puisque le groupe français annonce 15 000 licenciements dans le monde en trois ans, dont 4 600 emplois en France, mais sur le principe de départ volontaire, de mobilité interne et de reconversion. Donc en théorie pas du licenciement sec et des départs à la retraite sans remplacement. Les usines de Dieppe (production Alpine A110), Choisy-le-Roy (fermeture) et Caudan sont concernés par des départs. L’usine de Flins sera elle arrêtée d’ici quelques années, pour faire ensuite autre chose.
L’objectif de ce plan de relance est de faire une économie de plus de 2 milliards d’euros sur les coûts fixes sur les 3 prochaines années afin de redevenir compétitif. Outre la réduction des effectifs dans le monde, ce plan prévoit une réorganisation des sites de production, une rationalisation des composants des véhicules au sein de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, un redimensionnement de la production annuelle de 4 millions à 3,3 millions de véhicules d’ici 2024 avec la suspension des projets d’augmentation de capacité en Roumanie et au Maroc (Dacia). Si le communiqué ne l’évoque pas, il va s’en dire que des modèles actuels en perte de vitesse et manque de succès vont passer à la trappe (Espace, Scenic et Talisman). En France, quatre hypothèses de travail pour optimiser l’appareil industriel feront l’objet d’une concertation approfondie avec l’ensemble des parties prenantes et en particulier les partenaires sociaux et les collectivités locales. Renault lance une concertation pour étudier à partir des usines de Douai et de Maubeuge la création d’un pôle d’excellence optimisé des véhicules électriques et utilitaires légers dans le nord de la France. Réflexion ouverte sur la reconversion de l’usine de Dieppe, à la fin de la production de l’Alpine A110. A Flins, l’une des usines historiques du groupe, la création d’un écosystème d’économie circulaire sur le site, incluant le transfert des activités de Choisy-le-Roi qui va fermer.
Renault va également tailler sur les frais généraux et de marketing, stopper les véhicules thermiques en Chine, céder sa participation en Chine dans Dongfend Renault. Pour la Formule 1, Renault a précisé lors de sa conférence que le programme n’était pas remis en cause mais que le constructeur allait réduire la voilure. La FIA plafonnant les budgets à partir de 2021, c’est plutôt une bonne chose pour la poursuite du programme Renault en F1 qui véhicule tout de même l’image de la marque dans le monde. Le coût estimé de la mise en œuvre de ce plan est de l’ordre de 1,2 milliards d’euros.