MONSEIGNEUR L200 NE MANQUE PAS DE STYLE
Best seller de la marque aux trois diamants, le L200 fête cette année ses 40 ans. Incontournable dans la famille pick-up, le L200 se bonifie avec le temps et surtout il représente une alternative attractive aux SUV, tout d’abord fiscale par son statut de véhicule utilitaire, mais aussi en terme de style puisque désormais un pick-up peut se prévaloir d’une montée en gamme qui concerne aussi bien ses équipements, son confort et son look.
Produit pour le monde entier en Thaïlande à plus de 4 millions d’exemplaires depuis 1978, le pick-up L200 est arrivé en France bien plus tard. Depuis, il est tout simplement devenu chez nous le n°1 des ventes de la marque en représentant pas moins de 40% du volume du constructeur japonais, soit deux fois plus que l’Outlander son dauphin, pourtant disponible en version PHEV Plug In hybride. C’est tout dire de l’évolution de la clientèle face à un véhicule considéré, à juste titre d’ailleurs, comme à usage professionnel. Mais désormais le pick-up lorgne de plus en plus vers des particuliers qui souhaitent un véhicule pour les loisirs et l’arrivée de nouveaux acteurs comme Renault avec l’Alaskan et Mercedes avec le Classe X, démontre que le marché intéresse de plus en plus de constructeurs. En Corse, cadre de cet essai du millésime 2018, le L200 est partout. Commercialement, sa part de marché atteint 70% pour la marque et autant dire que pour le reste de la gamme il laisse des miettes. Par sa topographie, la Corse est un terrain de jeu idéal pour ce L200 qui passe du remorquage d’un bateau à une chemin rocailleux en deux temps trois mouvements. Avec sa transmission 4 roues motrices au véritable différentiel central mécanique de type Torsen, le L200 grimpe aux « arbres » et passe partout sans effort, même si au départ il n’a pas la vocation d’être un pur franchisseur comme son mythique frère Pajero qui en cette année 2018 et l’introduction de nouvelles normes européennes n’a pas d’autre choix que de tirer sa révérence en attendant pourquoi pas de revenir sous un autre forme, un jour. Du coup, ce L200 va encore amplifier sa main mise sur les volumes du constructeur car il reste l’unique franchisseur de la marque.
ALORS IL EST PAS SUPER CANON CE L200 ?
Dans sa livrée blanche avec jantes 17 pouces à la finition bi-ton noire-argent, ses imposants marches-pieds en alu, ses barres de toit et son arceau noir, notre L200 finition Instyle a franchement de la « gueule » et très sincèrement ça le fait sur la route. Outre le coté imposant, il mesure tout de même 5,20 m et comme il est haut sur pattes, il en met plein les yeux. Plus athlétique que son prédécesseur, le L200 de 5ème génération lancé il y a maintenant 3 ans ne passe pas vraiment inaperçu sur le route et hors des sentiers battus. Avec son look de baroudeur indestructible qui fait « peur », ses passages de roues énormes et sa grosse benne arrière, le Mitsubishi L200 en impose franchement.
UN VRAI BAROUDEUR
Même s’il n’a pas la vocation d’un pur 4×4 tout-terrain, le L200 est d’une polyvalence incroyable et il passe quasiment partout dans la mesure du raisonnable bien entendu. Notre essai sur des chemins de la magnifique Balagne sur les hauteurs d’Île Rousse a démontré de nouveau toutes les qualités de cet engin long de 5,20 m qui n’a peur de rien. Avec sa transmission 4 roues motrices Super Select II en provenance du Pajero, le L200 a passé un cap dans son utilisation par rapport à la génération précédente. Bien aidé par la souplesse d’utilisation de son 4 cylindres turbo diesel de 181 ch et surtout 430 Nm de couple, le L200 bénéficie d’un différentiel central mécanique de type Torsen et sa répartition est de maxi 40/60 sur le train arrière ou encore en 50/50 en mode classique 4WD. 4 modes sont disponibles et accessibles depuis une molette située au centre de la console centrale. On peut passer du mode 4×2 au 4×4 tout en roulant jusqu’à 100 km/h, alors que le passage sur les autres modes, dont le 4×4 vitesses courtes pour du franchissement pur, demande d’être à l’arrêt. À l’usage, le système est vraiment très performant et simple d’utilisation. Il y a du Pajero dans le nouveau L200 et ceci se vérifie sur le terrain. Sur la route, on retrouve le comportement typique d’un pick-up dont la suspension arrière est constitué de lames de torsion. Vide, l’arrière se montre ferme et très sec, alors que la suspension avant plus souple et au fort débattement génère de la verticalité, du pompage, du roulis et des mouvements de caisse parfaitement dans les normes de ce type d’engin. Au volant, l’anticipation est donc indispensable avant un virage et ce d’autant que la direction peu informative n’est pas très directe.
Adieu le pick-up rustique, le Mitsubishi L200 constitue une belle alternative aux SUV et ce d’autant plus qu’il bénéficie, pour le moment, d’une fiscalité hyper avantageuse avec l’absence de TVS et de malus écologique. Avec ses capacités en franchissement, ce pick-up ultra-polyvalent fait preuve d’un réel brio dans bien des situations et comme on peut aussi le personnaliser avec quelques accessoires, il ajoute du style à ses qualités techniques. Plus besoin d’être agent de l’ONF ou agriculteur pour rouler en pick-up.
Photos Laurent SANSON