SUZUKI VITARA 1988-2023 35 ANS POUR LE SUV COMPACT ICONIQUE JAPONAIS

Précurseur du segment des SUV compacts, le Suzuki Vitara fête cette année ses 35 ans, l’âge d’une belle maturité pour un modèle iconique qui fait figure de valeur sure du constructeur japonais. Retour sur une saga en 4 générations.

Vendu dans 190 pays dans le monde à raison de 3,9 millions d’exemplaires, dont 115 000 en France, le Suzuki Vitara s’est installé plus que durablement dans le paysage automobile mondial depuis son lancement 1988. En France, c’est évidemment dans les régions aux profils les plus accidentés que l’on en trouve le plus grâce à sa transmission 4×4, rare sur le segment. Ultra polyvalent par sa taille, son espace de vie à bord et ses transmissions 2 ou 4 roues motrices, le Vitara a évolué au fil des modèles et des années. Suzuki l’a même décliné en Grand Vitara pour plus d’espace à bord avec une version jusqu’à 7 passagers en 1998. L’actuelle génération lancée en 2015 et restylée deux fois depuis, enchaîne les années avec succès et l’ensemble de sa gamme est désormais électrifiée avec des motorisations hybrides 1.4 Boosterjet 48V et 1.5 Dualjet auto-rechargeable, suivant ainsi pleinement la tendance actuelle.

Lors du dernier salon de Lyon, unique salon auto d’envergure en France en 2023, Suzuki a donc fêté cet anniversaire en exposant outre la gamme actuelle du Vitara Hybrid, un Vitara de 1ère génération passé entre les mains du concessionnaire local, Richard Drevet Automobiles, qui lui a concocté une remise en beauté avant son exposition au sein d’un espace dédié aux youngtimers.

LE PIONNIER DU SUV COMPACT

En 1988 on ne parle pas encore de SUV et tout ce qui est haut et cubique est alors catalogué comme un 4×4. Sauf que le Vitara n’est pas un réellement un 4×4 comme les autres puisque s’il en a la forme avec des lignes de l’époque, qu’il est haut sur pattes avec sa garde au sol réhaussée et de grosses roues, son terrain de jeu est mixte passant allègrement du bitume au gravier d’un chemin.

1988 – 1998

Dans les années 80, le marché automobile est divisé en trois segments principaux : les berlines et leurs dérivés (breaks, coupés, etc.), les monospaces et les 4×4. Suzuki va bouleverser ces segments établis en proposant dès 1988 un modèle qui concilie ce qui était jusqu’alors quasi-inconciliable : une carrosserie élégante avec une posture surélevée, un comportement routier et un confort réel avec une transmission 4X4 offrant de véritables capacités en tout-terrain. Le premier SUV compact est né et il se nomme Vitara. Son succès est immédiat et mondial. D’abord proposé en carrosserie 3 portes ou cabriolet, le Vitara est décliné dès 1991 en une version 5 portes rallongée parfaitement adaptée aux familles. Bien dans son époque, la gamme Vitara accueille en 1995 une motorisation turbo Diesel, proposant ainsi une offre particulièrement complète.

1998 – 2005

A la fin des années 90, Suzuki capitalise sur le succès de la première génération de Vitara pour monter en puissance avec son successeur. En le baptisant Grand Vitara, la Marque affiche clairement ses ambitions. Tout en conservant la même philosophie qu’avec le Vitara 1, elle se donne les moyens de séduire une clientèle toujours plus large avec un véhicule encore plus élégant, pratique, confortable et polyvalent – grâce à sa transmission 4X4 et à sa suspension élaborée – tout en restant accessible. Le Suzuki Grand Vitara marque notamment d’importants progrès en matière d’habitabilité, de comportement routier et de qualité de finition. Et, surtout, c’est toujours une proposition quasi-unique sur le marché, où Suzuki reste précurseur dans la catégorie des SUV compacts. Proposé dès 1998 en trois carrosseries différentes – 3 portes, 5 portes et cabriolet – le Grand Vitara grandit encore en 2001 avec le lancement d’une version 5 portes rallongée baptisée XL7 qui permet d’accueillir jusqu’à 7 passagers ! Suzuki inventait alors le SUV compact familial.

2005 – 2014

La troisième génération de Vitara, qui conserve le nom de Grand Vitara, marque une rupture technologique et esthétique. En 2005, elle adopte une architecture originale et performante intégrant un châssis-échelle robuste. Elle reçoit également une transmission 4X4 permanente pour offrir encore plus de sécurité ainsi qu’une suspension à quatre roues indépendantes pour davantage de confort. Mais ce qui marque d’abord les esprits lors du lancement de ce Grand Vitara, c’est son nouveau design radicalement différent. Il abandonne les formes arrondies des précédentes générations et opte pour une allure plus dynamique, presque sportive. Afin que le Grand Vitara reste l’un des best-sellers de la marque, Suzuki conserve sur cette nouvelle génération une large gamme. Elle se compose de deux carrosseries, 3 et 5 portes, et une riche palette de motorisations permet de répondre aux besoins de chaque client avec des blocs 4 cylindres ou V6 essence de 1,6 litre à 3,2 litres et une motorisation 4 cylindres Diesel de 1,9 litre. Après deux premières générations de Vitara vendues à plus de 1.7 million d’unités dans le monde, le succès sera, une fois de plus, au rendez-vous avec ce nouveau Grand Vitara.

2014 – À NOS JOURS

Après 16 années sous le nom de Grand Vitara, le modèle vedette de Suzuki retrouve son appellation d’origine : Vitara, tout simplement. Cette quatrième génération, présentée au Mondial de l’Automobile de Paris en 2014, est la première à être produite en Europe, dans l’usine Suzuki hongroise qui produit également la Swift. Le Suzuki Vitara entre résolument dans l’ère moderne en adoptant une structure monocoque, une transmission intégrale à commande électronique AllGrip, des équipements de sécurité et d’aide à la conduite sophistiqués, une carrosserie bi-ton et les nouveautés technologiques du moment.

En 2020, le Suzuki Vitara franchit une nouvelle étape en adoptant une motorisation hybride SHVS 48V. Ce n’est qu’un début : en 2022, il reçoit, en plus, le nouveau système hybride auto-rechargeable permettant une conduite fréquente en mode 100 % électrique.

Son remplacement par un Vitara de 5e génération n’est pas encore à l’ordre du jour, tout du moins officiellement, mais nul doute que le Vitara 5 basculera dans une électrification encore plus marquée et nous n’aurons pas besoin d’attendre 35 ans pour le savoir.

En attendant Happy Birthday Mister Vitara !

Photos Laurent SANSON et D.R Suzuki

3 QUESTIONS A STÉPHANE MAGNIN
Directeur de l’activité Automobile Suzuki France

Que représente pour vous le Vitara ?

SM : C’est un modèle emblématique de la marque Suzuki, présent sur le marché européen depuis 1988. Il est le pionnier de ce qu’on appelle aujourd’hui le segment des SUV compacts, à l’époque classé dans le segment 4×4. Il a toujours figuré sur le podium de nos ventes depuis plus de 3 décennies, au cours desquelles environ 120 000 exemplaires ont été vendus dans l’hexagone. Et s’il a beaucoup évolué, il a su conserver un design unique, une compacité et une transmission intégrale qui font son succès.

Comment se positionne le Vitara sur le marché français face à une forte concurrence sur le segment des SUV compacts ?

SM : Le Vitara représente 1 vente sur 5 de la marque en France. Il est désormais proposé avec deux motorisations hybrides : hybridation légère 48 V ou hybride auto-rechargeable. Il se démarque grâce à son design attractif, son habitabilité appréciable, sa compacité et sa polyvalence. Mais surtout, il est à l’aise dans les régions aux chemins et accès abrupts grâce à la transmission intégrale AllGrip proposée avec toutes les motorisations. Le Suzuki Vitara, c’est enfin, le SUV compact qui propose la bonne technologie au tarif le plus juste.

Quel est l’avenir du Vitara avec l’électrification imposée en Europe en 2035 ?

SM : Il est naturellement trop tôt pour parler des futures générations de Vitara en particulier. Mais le plan stratégique de Suzuki prévoit, notamment en Europe, toute une gamme 100% électrique d’ici 2030. Et depuis 35 ans, le Suzuki Vitara n’a cessé d’évoluer, de s’adapter aux marchés et aux besoins des clients : c’est ce qui fait son succès, notamment depuis le lancement de ses versions hybrides…

Propos recueillis par Laurent Sanson