Dopé par un super V6 biturbo de 510 ch développé par les motoristes de Ferrari, le Stelvio Quadrifoglio est une supercar haute sur pattes qui fait honneur au célèbre trèfle à 4 feuilles de la marque au Biscione.
Alors que durant des années son avenir était flou, Alfa Romeo semble être reparti sur une nouvelle dynamique avec l’arrivée de la berline Giulia et surtout du SUV Stelvio. Deux modèles qui partagent la même base technique et qui étoffent ainsi une gamme qui ne comptait alors que sur la vieillissante citadine MiTo et sa compacte Giulietta. Le renouveau d’Alfa passe également par la F1 puisque le constructeur milanais est depuis cette saison le partenaire titre de l’équipe Sauber dont la monoplace est animée par un moteur Ferrari, en attendant de pouvoir apposer un jour le Biscione sur le couvre-culasse.
UN STELVIO SUPERCAR
En se positionnant avec son Stelvio en concurrent des Porsche Macan Turbo Pack Performance 440 ch, Jaguar F-Pace SVT 550 ch, Mercedes-AMG GLC 63S 510 ch, Audi SQ5 354 ch, BMW X3 M40i 360 ch ou encore du Volvo XC60, Alfa affiche clairement ses ambitions sur le segment des SUV Premium et sportifs, et ce même si ce n’est pas du goût des Alfistes de la première heure. Mais bon, Alfa vie avec son temps et son époque et cette version ultra sportive Quadrifoglio montre combien le constructeur italien reste fidèle à sa fibre sportive et il suffit d’en prendre le volant pour comprendre que cet engin est une Alfa, une vraie !
UN PÉTARD DE 510 BOURRINS SOUS LE CAPOT
Le clou du spectacle de ce Stelvio Quadrifoglio, en dehors de son allure aguicheuse, n’est autre que son moteur V6 biturbo 2.9 litres qui développe 510 ch pour 600 Nm de couple. Développé par les motoristes de Ferrari, ce moteur V6 est ni plus ni moins qu’un V8 Ferrari amputé de 2 cylindres. Autant dire que dès la mise en route, on comprend que ce moteur V6 biturbo respire et Alfa l’a démontré en claquant durant l’automne le record du tour de la boucle Nord du Nürburgring en 7’51“7, ce qui en fait le SUV le plus rapide de l’histoire sur le mythique « enfer vert » allemand. Un italien qui tape les allemands sur leur terrain de jeu, c’est le même choc que lorsque le constructeur milanais avait remporté le championnat DTM avec sa 155 V6 Ti en 1993 au nez et à la barbe des constructeurs allemands.
Une fois en action, ce V6 biturbo marche comme une fusée avec une montée en régime très linéaire et une puissance disponible sur une large plage de régime grâce aux turbos. L’allonge est exceptionnelle et ce moteur brille par son explosivité, c’est du lourd ! Vif, précis, agile et monstrueux sur une petite route, ce Stelvio QV exprime tout son caractère bestial sur piste même s’il ne semble pas taillé pour cet exercice si particulier. En le brusquant un peu sur le mode Race qui déconnecte les aides à la conduite, ce n’est que du plaisir avec un moteur hyper disponible, un châssis rigoureux et vivant du train arrière et un freinage juste énorme de puissance et d’endurance, malgré les disques en acier (carbone-céramique en option). Autre plaisir de ce mode Race destiné à un usage sur piste, le mode Dynamic étant parfait pour un tempérament sportif sur route, la sonorité rauque et de belles détonations à l’échappement et l’on ne s’imagine alors plus vraiment au volant d’un SUV.
L’Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio fait honneur au célèbre trèfle à 4 feuilles qui orne ses ailes avant et surtout il ne galvaude en rien l’ADN sportif du constructeur milanais en proposant un plaisir de conduite de haute volée digne d’une puissante GT. De quoi réconcilier les Alfistes avec cet « enfant » légitime. Reste son prix qui le place dans la catégorie élitiste, mais lorsque l’on a le budget, alors on fonce car ce Stelvio Quadrifoglio est unique.
Photos Laurent SANSON / Circuit Paul Ricard (83)
Laurent SANSON
Journaliste rédacteur-photographe spécialisé automobile et sport - Négociant en virages et images.