Fort de son design très tendance de SUV Coupé, le Q4 Sportback e-tron cache sous sa silhouette de concept-car, une motorisation full électrique d’une puissance de 220kW (300 ch) dans cette configuration 50 quattro. Rencontre et essai sur les routes des fjords norvégiens.
Le constructeur aux anneaux n’a pas attendu le vote des euro-députés pour prendre les devants sur l’électrique avec des échéances proches sur l’arrêt du développement des moteurs thermiques et un basculement vers le 100% électrique après 2030. Une échéance proche, mais qui pose des questions car le consommateur ne semble pas encore prêt pour ce grand voyage vers l’électrique et ne parlons pas du coût de la matière première des batteries, le fameux Lithium, dont le prix grimpe de jour en jour. Alors oui, la voiture électrique interpelle et pose des questions légitimes devant la complexité de sa mise en oeuvre pour Monsieur tout le monde. Son prix encore élevé (et ce n’est pas certain que ceci baisse au vu du contexte) et le manque d’infrastructure sur nos réseaux routiers sont de véritables freins et la marque aux anneaux est bien consciente de tout ceci, mais elle démontre néanmoins avec ce Q4 Sportback e-tron qu’elle est plus que prête avec un véhicule séduisant, polyvalent et performant.
IL A VRAIMENT DU STYLE !
Cousin technique des VW ID.5 et Skoda l’Enyaq iV Coupé avec qui le Q4 Sportback e-tron partage la plateforme et la technologie électrique, dont la batterie de 77 kW en charge utile (82 kW brut), le Q4 SB e-tron arbore une silhouette pour le moins séduisante directement dérivée du concept-car et franchement on aime. Posé sur d’immenses roues de 21 pouces (20 pouces de série en finition S Line), le Q4 SB e-tron ne passe pas inaperçu avec sa face avant « massive » du fait de la calandre Singleframe intégralement fermée, une spécificité aux véhicules électriques. Long de 4,58 m, il se distingue par la fluidité de sa ligne de toit plongeante vers l’arrière qui termine sa course sur un becquet intégré. A l’arrière, la signature lumineuse avec son bandeau central qui fait la jonction avec les feux full Led apporte une véritable identité et Audi a même personnalisé cette signature puisque le client peut choisir entre 4 ambiances pour les feux. Ligne de coupé oblige, l’espace à bord perd un peu de volume mais essentiellement sur le coffre, qui reste toutefois appréciable avec 535 litres, mais une hauteur sous plafond réduite.
Précisons que la ligne de toit plongeante ne sacrifie en rien l’espace intérieur aux places arrière et ce grâce à l’architecture électrique qui permet une assise plus basse.
UNE CONDUITE DYNAMIQUE
Une fois à bord, le Q4 Sportback e-tron évoque le cockpit d’un vaisseau spatial que l’on pilote à partir d’un volant qui n’est plus rond car constitué de deux méplats, un dessus et l’autre dessous, une première sur une voiture de série. Si la prise en main de ce volant futuriste, comme le reste de l’agencement de la planche de bord, est bonne, ça devient franchement plus compliqué lors des manoeuvres et on effleure également avec les paumes des mains les différentes touches captatives du volant multi-fonction et c’est parfois un peu la « panique » avec une fonction que l’on active sans vraiment le vouloir. Une question d’habitude et de prise en main.
Sur la route, ce Q4 Sportback e-tron fait prévaloir sa masse (plus de 2 tonnes) avec une certaine inertie dans les virages, mais c’est surtout sa facilité de conduite qui surprend et le rend très polyvalent. Confortable même avec les grosses roues de 21 pouces, il est collé au bitume et la transmission intégrale (1 moteur sur chaque essieu 70 kW à l’avant et 150 kW à l’arrière) le propulse efficacement d’un virage à l’autre et on conserve ainsi une trajectoire précise et tendue alors que la masse conséquente le pousse vers l’extérieur. Toutefois, il convient d’avoir le pied léger sinon le consommation en kW prend une belle claque et l’autonomie se réduit d’autant et on déchante vite sur les bienfaits de l’électrique. Avec 300 ch et son couple instantané de 472 Nm, les accélérations sont efficaces et lorsque l’on active le mode Dynamic le Q4 Sportback e-tron se transforme en petite fusée. En mode zen (le mien), on active alors le mode Eco qui privilégie l’économie d’énergie. C’est moins électrisant au volant, mais on va plus loin et c’est aussi ceci la conduite électrique, prendre pleinement en compte la gestion de son autonomie car nous n’avons pas encore des bornes de recharge à tous les coins de rue.
Sublime par sa ligne, performant, polyvalent, hyper équipé avec les dernières technologies (dont une vision tête haute en réalité augmentée) et vraiment Premium dans sa finition, l’Audi Q4 Sportback e-tron a tout pour plaire, sauf son prix qui malgré un ticket d’entrée sous les 40 000 euros grâce au bonus écologique dans la version de base, grimpe très vite et peut même devenir élitiste si l’on prend quelques libertés dans les options coûteuses. C’est le prix à payer, mais on roule dans une Audi électrique de toute dernière génération.
Photos Laurent SANSON
Laurent SANSON
Journaliste rédacteur-photographe spécialisé automobile et sport - Négociant en virages et images.