ESSAI DS 3 CROSSBACK E-TENSE 2020

SINGULIER ET DÉVOREUR DE kWh

Avec son SUV DS 3 Crossback E-Tense, la jeune marque DS s’affiche clairement ambitieuse sur le segment Premium avec cette proposition 100% électrique, une première. Malgré son côté chic pleinement assumé, cette DS 3 Crossback E-Tense est loin du compte avec une autonomie limitée qui réduit fortement son rayon d’action. 

Avec son look de scarabée haut sur pattes, le SUV DS 3 Crossback ne laisse pas indifférent et c’est franchement du j’aime-j’aime pas. Le goût et les couleurs et autant dire que l’on ne comprend pas toujours les designers, mais bon il doit bien y avoir une raison. Dans le cas de ce petit SUV DS 3 Croosback (disponible en thermique et électrique E-Tense) j’avoue ne pas vraiment comprendre les orientations stylistiques de la marque. Ça part un peu dans tous les sens et on cherche le fil conducteur qui a guidé le design et il doit bien être quelque part. Bref, au final chacun juge en fonction de ses goûts car le design reste quelque chose de subjectif et c’est l’essentiel, mais il est vrai que ce design très singulier fait de ce DS 3 Crossback un modèle à part. Ne jetons pas la pierre à DS qui cherche à sortir du lot et le DS 3 Crossback fait plutôt bien le job avec un design pour le moins différent du reste de la meute des SUV urbains. Avec son positionnement Premium et sa motorisation 100% électrique dans cette proposition E-Tense, il est même unique.

RECHERCHE AUTONOMIE DÉSESPÉRÉMENT

Construit sur la plateforme CMP du groupe PSA qu’il partage avec la Peugeot e-208 et l’Opel Corsa-e, le DS 3 Crossback E-Tense en reprend donc la chaîne cinématique et avec des batteries positionnées dans le plancher sous les sièges avant et arrière. Cet emplacement des batteries n’empiète pas sur la vie à bord puisque l’habitabilité demeure identique à la version thermique. Annoncées pour 50 kW, (46 kWh utiles), les batteries permettent une autonomie en cycle WLTP de 320 km. Sur le papier c’est plutôt correct mais à l’usage nous sommes loin du compte puisque l’autonomie constatée lors de notre essai au pied léger, en ville et péri-urbain, fut d’environ 260 km avec de nombreuses phases de recharge grâce au freinage régénératif de la conduite urbaine. Sur la route hors des villes qui sollicite plus d’énergie en limitant les phases de régénération, l’autonomie prend un sérieux coup et franchir le cap des 200 km tient du miracle avec une moyenne de +/- 30 kWh/100 km dès lors que l’on roule un peu… normalement. Autant dire que pour un Lille – Paris sur l’autoroute A1, ça risque de tenir du miracle de voir la capitale sans le moindre arrêt recharge. Sur une borne rapide, la batterie peut récupérer 80% de sa charge en 30 minutes. Outre la recharge rapide, le DS 3 Crossback E-Tense embarque un chargeur de 7,4 kWh pour la recharge classique sur une prise 230V en convertissant le courant alternatif. En option, DS propose aussi un chargeur 11 kWh afin de réduire le temps de la charge. Mais le plus drôle est tout de même le GPS qui a oublié qu’il était dans une voiture électrique et donc qui ne tient pas compte des temps de recharge dès lors que le trajet dépasse l’autonomie supposée de la voiture ! Sur un plan dynamique, ce DS 3 Crossback E-Tense marche plutôt bien (en mode Sport qui pompe pas mal de jus) avec un couple disponible instantanément. Le châssis, même haut perché, est bien suspendu et équilibré et le guidage des trains ne semble pas trop impacté par le poids supérieur et un train arrière « à l’ancienne ». Le confort est également au rendez-vous et surtout celui de l’acoustique puisque le silence à bord est très appréciable.  

L’électrique ce n’est pas toujours fantastique et ce DS 3 Crossback E-Tense le démontre pleinement avec une autonomie vraiment décevante et un tarif pas vraiment en rapport avec ses prestations. C’est dommage car hormis le style, que l’on aime ou pas, il sort vraiment du lot et on pensait, à tort, que cette version électrique proposerait une réelle polyvalence, mais elle se limite à un rayon d’action limité.

Photos Laurent SANSON