ESSAIS SUV 4x4

ESSAI MERCEDES EQA 250 2021

UN EQA SOUS BONNE ÉTOILE

Dérivé du SUV compact GLA, l’EQA s’en démarque par quelques artifices esthétiques, mais surtout par sa motorisation 100% électrique. Agréable à conduire, joliment présenté et technologique, ce SUV compact électrique est né sous bonne étoile.

Avec son SUV compact EQA, la firme à l’étoile met enfin vraiment « les doigts dans la prise ». Après le grand et peu convaincant EQC il y a deux ans, Mercedes semble enfin en phase avec les attentes sur l’électrique avec l’EQA qui est directement dérivé du GLA, le SUV compact lancé l’an dernier en version thermique. Proposé au lancement en version 250 avec un unique moteur électrique de 140 kW (190 ch) qui entraîne les roues avant, l’EQA recevra plus tard une version 4 roues motrices 350 4Matic avec deux moteurs électriques pour une puissance approchant les 300 ch et une autonomie quasi identique à cette version 190 ch grâce à la double régénération des moteurs.

UN GLA ÉLECTRIQUE

Reprenant la base du GLA thermique en y ajoutant des boucliers plus volumineux, l’EQA s’en distingue extérieurement par sa calandre pleine, ses jantes plus aérodynamiques, son bandeau lumineux arrière qui traverse le hayon et l’absence d’une sortie d’échappement. Dans l’habitacle, on retrouve l’agencement du GLA avec la grande double dalle numérique (tableau de bord et écran central) ainsi que le système multimédia MBUX avec son assistant vocal « Hey Mercedes ». Pour le reste, rien ne démarque un GLA d’un EQA et c’est donc dans ses entrailles que l’EQA cache ses principales différences, à savoir un moteur électrique développant 190 ch et une batterie de 66,5 kWh installée dans le plancher modulaire de la plateforme, ce qui relève l’assise arrière au détriment du confort des occupants de la banquette arrière qui vont devoir voyager avec les genoux dans le menton. Le coffre perd également 95 litres et passe à 340 litres, ce qui reste encore convenable pour le quotidien, un peu moins pour partir en vacances en famille. Bien construit, l’EQA embarque également une grande partie des équipements techno de son frère GLA, mais pas l’intégralité afin de réduire la facture.

LOURD, MAIS PLAISANT AU VOLANT

Comme toutes les voitures électriques, l’EQA est lourd, très lourd même pour son gabarit avec une masse de 2 040 kg, dont 480 kg rien que pour la batterie. Autant dire que dans la conduite, cette masse importante n’est pas indolore sur le comportement de l’EQA qui martyrise ses pneumatiques. Heureusement que la suspension est particulièrement bienveillante avec une gestion rigoureuse des mouvements de caisse et du roulis qui est extrêmement limité, tout en offrant un excellent niveau de confort. Fort de 190 ch avec une réactivité instantanée, le moteur balance d’un coup d’un seul son couple de 375 Nm sur le train avant, ce qui génère sur un revêtement dégradé du guidonnage lors d’une franche accélération. Mais le plus important reste l’autonomie qui n’est pas son point le plus fort. Comme tous les véhicules électriques, l’autoroute est dévoreuse d’énergie et c’est donc sur le réseau secondaire que l’EQA prend toute sa légitimité en « jouant » de la régénération. Lors de notre essai sur les routes montagneuses des deux Savoie et du Dauphiné, l’EQA a montré que son système de régénération était performant en re-fabriquant des kilomètres dans les descentes. Mais voilà, tout le monde ne roule pas en montagne. En consommant en moyenne 21,5 kWh avec un rythme de bon père de famille lors de cet essai, l’EQA a montré qu’il n’était pas taillé pour les longs parcours mais plutôt pour un usage quotidien dans un rayon d’action limité avec une autonomie réelle tournant plus aux alentours des 300 km. 

Séduisant et bénéficiant d’un bon positionnement avec son prix inférieur au GLA 250e hybride-rechargeable plus contraignant avec sa double motorisation thermique et électrique, l’EQA va vite trouver son public, mais essentiellement dans les milieux urbains par la faute d’un rayon d’action réduit.

Photos Laurent SANSON

Laurent SANSON

Journaliste rédacteur-photographe spécialisé automobile et sport - Négociant en virages et images.

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