Craquant avec son look irrésistible et marrant à conduire avec sa transmission 4×4 à l’ancienne, le Jimny lancé il y a tout juste un an est retiré, provisoirement selon le constructeur, du catalogue 2020 en Europe, sacrifié sur l’autel du CO2 et du malus écologique. Son essai n’en prend que plus de relief en souhaitant un retour en 2021.
Alors que Suzuki bascule l’intégralité de sa gamme sur la micro-hybridation 12V et 48V, dont les Swift Sport, Vitara et S-Cross, maintenir le « polluant » petit 4×4 Jimny qui plombe les émissions du constructeur sur son bilan annuel n’avait donc pas de sens. Dès lors Suzuki n’avait pas d’autre choix que de le sortir de sa gamme, en attendant des jours meilleurs ou pas.
UN MALUS ÉCOLOGIQUE DE MALADE
Le message est clair et on va le regretter ce petit Jimny car franchement il sortait du lot, mais bon avec des émissions de CO2 de 198 g/km en mesure WLTP (en théorie à partir du 1 mars 2020) et 170 g/km en NEDC corrélé (la norme actuelle) et donc un malus écologique monstrueux de 10 980 €, alors que le prix neuf tourne autour des 20 000 €, il y a comme un truc qui ne fonctionne pas dans le système et donc on peut comprendre la position de Suzuki face aux exigences du marché européen sur les normes antipollution.
UN LOOK CRAQUANT !
Le Jimny c’est d’abord un look. À mi-chemin entre un Jeep Wrangler et un Mercedes Classe G, mais en « miniature », le Jimny avec ses formes cubiques et ses ailes bodybuildées par de grossières extensions en plastique noir ne laisse personne indifférent. On aime ou on aime pas et certains diront qu’il est beau ou moche et franchement nous on adore et surtout il est pratique et fonctionnel. Malgré des similitudes avec d’autres 4×4, le nouveau Jimny puise son design et ses formes dans l’univers Suzuki à l’image de la calandre déclinée du précédent modèle, des phares ronds comme sur le LJ10 ou encore des vitres carrées du SJ410. Autant de références qui font du nouveau Jimny un vrai Suzuk’ qui ne doit rien à personne et qui sort du lot par son anticonformiste qui en fait sa qualité première.
UN VRAI BAROUDEUR
Le Jimny nouvelle génération repose sur un châssis en échelle, comme un gros pick-up, une suspension renforcée et des essieux rigides 3 bras et ressorts helicoïdaux sur les 4 roues et une transmission intégrale avec boite de transfert « à l’ancienne » proposant 3 modes : 2 et 4 roues motrices et 4RM boite courte, qui s’activent à partir d’un levier directement posé sur la boite. Le Jimny progresse également dans ses aptitudes Offroad avec sa garde au sol de 21 cm et des angles d’attaque (37°) et de fuite (49°), ce qui lui permet de s’affranchir d’un profond fossé avec une facilité déconcertante. Lors de notre essai, une base Offroad boueuse à souhait attendait notre Jimny et le petit 4×4 japonais a fait l’étalage de toutes ses capacités en franchissement. Vraiment bluffant même avec un moteur de seulement 102 ch, le Jimny passe partout et grimpe aux « arbres ». Il faut dire que sa masse réduite, seulement 1 100 kg, lui autorise bien des prouesses une fois hors des sentiers battus car sur la route on ne peut pas dire que sa tenue de route soit un modèle du genre et ce d’autant que le moteur se montre poussif, surtout avec la boite auto qui fait ce qu’elle veut.
Photos Laurent SANSON / Col de Flaine (74)
Laurent SANSON
Journaliste rédacteur-photographe spécialisé automobile et sport - Négociant en virages et images.