Avant que l’électrique emporte tout sur son passage et devienne « la » norme selon la volonté des institutions européennes, Audi dégaine son ultime version full thermique de sa compacte sportive, la RS 3. Une dernière génération à la sportivité très affirmée et qui cache sous son capot son magique 5 cylindres qui offre un agrément unique par sa poussée et sa musicalité. Comme un cadeau d’adieu, cette nouvelle RS 3 magnifie son moteur par un châssis affûté par le RS Torque Splitter, un différentiel arrière actif qui transfigure son comportement.
Lancée au printemps 2020, la dernière génération de l’A3 dans ses versions Sportback 5 portes et Berline 4 portes, est désormais déclinée dans sa variante la plus sportive et exclusive, la RS 3. Une ultime version 100% thermique qui sonne comme un cadeau d’adieu pour son fabuleux moteur 5 cylindres turbo essence puisque la marque ne produira plus que des voitures électriques à partir de 2026. Autant dire que cette nouvelle RS 3 est un collector avant l’heure et qu’elle va s’arracher à prix d’or dans quelques années auprès de certains collectionneurs.
UNE BESTIALITÉ TOUJOURS AFFIRMÉE
Tout sauf discrète et encore moins avec cette splendide teinte verte Kyalami de notre berline, la nouvelle RS 3 ne fait pas semblant avec une face avant retravaillée et encore plus agressive. Noyée dans un large bandeau noir qui déroule jusque sous les phares Led Matrix (avec une animation lumineuse RS 3 à l’ouverture), la calandre Single Frame s’étire par illusion d’optique sur la largeur de l’auto alors que les bouches d’aération latérales gagnent en volume. Dans le rétroviseur, on lui trouve franchement un petit quelque chose de Honda Civic Type R, mais la comparaison s’arrête ici car la RS 3 n’a pas son pareil et même sa concurrente directe, la Mercedes-AMG 45S disponible uniquement avec hayon, semble « plus sage ».
LE SOUS-VIRAGE N’EST PLUS QU’UN SOUVENIR
Sous le capot, la RS 3 embarque ce que Audi a conçu de meilleur pour elle, le bloc turbo essence 5 cylindres 2.5 litres qui délivre toujours 400 ch, mais qui gagne 20 Nm de couple, ce dernier culminant désormais à 500 Nm. Ce moteur à la musicalité exceptionnelle est couplé avec une boite auto S tronic 7 rapports avec palettes au volant et une transmission intégrale revue et corrigée puisqu’il ne s’agit pas de la transmission Haldex des dernières moutures, mais bien d’une toute nouvelle transmission intégrale, comme celle montée sur le Cupra Formentor VZ5, et qui intègre un différentiel actif sur le train arrière. Un artifice qui change le comportement et même la philosophie de conduite de la RS3. Reconnue comme sous-vireuse en entrée de virage en saturant rapidement son train avant, la RS3 nouvelle génération fait table rase du passé par un comportement neutre et surtout typé propulsion grâce à ce différentiel qui transfigure son comportement. Le principe est simple, ce RS Torque Splitter redistribue sur l’une ou l’autre des roues arrière jusqu’à 100% du couple et la RS3 perd son sous-virage, presque chronique sur l’ancienne génération, avec un meilleur guidage du train avant qui ne bouge plus en entrée de virage, et ce grâce au train arrière plus mobile et qui pivote plus facilement. C’est aussi simple et au volant ce n’est que du bonheur dès que la route tourne et enchaîne les virages et courbes comme sur la sublime route du Mont Ventoux, cadre d’une partie de notre essai. En jouant avec les modes de conduite du Drive Select, on pousse encore plus loin l’efficacité et la mutation de la RS3 en propulsion avec une dérobade du train arrière que l’on contrôle aisément avec la pédale d’accélérateur en entretenant une légère glisse tout en sortant du virage en mode catapulte. Du bonheur à l’état pur magnifié par ce fantastique moteur 5 cylindres turbo !.
Photos Laurent SANSON
Laurent SANSON
Journaliste rédacteur-photographe spécialisé automobile et sport - Négociant en virages et images.