LA PREMIÈRE VOITURE ÉLECTRIQUE DU PEUPLE
Avec la Spring, une citadine au look de SUV de poche, Dacia démocratise la voiture électrique en la rendant accessible au plus grand nombre. Avec des prestations très convaincantes et un prix sous la barre des 12 500 euros, bonus écologique déduit, la Dacia Spring peut prétendre au titre honorifique de première voiture électrique du peuple.
Depuis son arrivée en Europe occidentale avec sa fameuse Logan en 2004, le constructeur franco-roumain ne fait plus rire, mais peur. Les succès des Sandero Stepway et Duster confirment chaque jour le bien-fondé de sa démarche que le bas coût a trouvé sa clientèle. Avec la Spring, premier véhicule 100% électrique qui bénéficie de toute l’expertise du groupe Renault sur l’électrique, Dacia met les Watts et a bien l’intention d’écrire une nouvelle Succes Story de sa jeune histoire.
UN PRIX DACIA TOUT SIMPLEMENT
Entre l’hybride, l’hybride rechargeable et le full électrique, le point commun est souvent un prix d’acquisition élevé, très élevé. Fidèle à son ADN avec des autos simples, robustes et des prix bas, Dacia apporte sa vision de l’électrique en le rendant hyper accessible avec cette Spring au prix défiant toute concurrence de 16 800 € dans sa version d’entrée de gamme. Un tarif catalogue hyper attractif qui devient carrément agressif une fois le bonus écologique déduit puisque l’on descend au prix inimaginable de 12 403 €. Oui vous avez bien lu, moins de 12 500 € grâce au bonus. Que dire de plus !
ROULEAU DE PRINTEMPS
Avec son nom qui veut dire printemps en français, la Spring ne sera pourtant pas disponible avant l’automne prochain, mais les commandes ouvrent prochainement pour les pros comme pour les particuliers. Développée par le Technocentre Renault en région parisienne, la Spring est un vrai produit de l’Alliance Renault-Nissan et elle bénéficie de l’expertise du groupe au losange sur l’électrique. Fabriquée en Chine dans une usine de l’alliance exclusivement consacrée à la plate-forme CMF-A, la Spring reprend une base connue et éprouvée car introduite sur la Kwid, la petite Renault destinée aux marchés indien et brésilien. Comme de toute façon c’est en Chine que l’on trouve les composants et surtout les batteries, ce choix d’une fabrication chinoise est plutôt cohérent puisque les fournisseurs sont chinois.
MIGNONNE ET AMUSANTE AU VOLANT
Avec son petit look vraiment craquant de SUV miniature – 3,73 m de long pour 1,58 m de large et 1,52m de haut – cette citadine polyvalente qui dispose de tout ce qu’il faut et d’un coffre « géant » pour le segment d’un volume de 290 litres, est d’une simplicité extrême. Sous son capot, le moteur électrique développe seulement 44 ch (33 kW). Ce moteur est alimenté par une batterie Lithium-ion de 27,4 kWh qui pèse 200 kg et qui prend place sous la banquette arrière. Avec cette artillerie, la Spring qui ne pèse que 970 kg, une masse hyper contenue pour une électrique, dispose d’une autonomie en cycle mixte de 230 km et jusqu’à 305 km en ville grâce à la régénération supérieure en milieu urbain. À l’intérieur de cette version finition Business destinée à l’auto-partage, la Spring fait prévaloir au premier regard ses plastiques durs mais globalement la présentation est correcte, limite flatteuse. Sur la dotation, Dacia fait fort puisque la liste des options est minimaliste et du coup on trouve des tas de choses de série comme la sellerie en simili cuir, la climatisation manuelle, les vitres électriques avant et arrière, les radars de recul, un système d’info-divertissement avec écran tactile 7 pouces ainsi que la connectivité du téléphone en Bluetooth.
Lors de notre essai dans l’Oise, la Spring nous a immédiatement séduit pas sa conduite douce et même amusante. Sans être un foudre de guerre, le manque de chevaux ne se fait pas sentir et on atteint vite la vitesse maxi de 125 km/h en mettant le pied dedans. Hyper agile et prenant une certaine liberté avec le roulis, elle s’inscrit dans les virages avec facilité et précision, tout du moins sur le sec car dès que la chaussée devient humide le comportement perd de sa superbe surement par la faute d’une monte pneumatique chinoise pas vraiment adaptée aux routes européennes. On va le dire ainsi. Une fois sur un revêtement dégradé comme sur des pavés, l’habitacle vibre et se montre particulièrement sonore avec une insonorisation légère. Mais bon, on ne roule pas tous les jours sur la chaussée pavée qui passe devant le superbe château de Chantilly. En ville, la Spring se régale de son gabarit de poche et d’une maniabilité à toutes épreuves et elle se gare avec une facilité déconcertante dans un trou de souris. Pour les sensations, avec 44 ch la Spring n’est pas une auto de course, mais par contre pour faire les courses elle est juste géniale d’autant que l’on trouve facilement des bornes de recharge dans les centres commerciaux.
Avec la Spring, Dacia ne propose pas la meilleure citadine électrique du marché, mais le constructeur franco-roumain toujours aussi malin se positionne sur la démocratisation de l’électrique au plus grand nombre et il fait très fort. Nul doute que la Spring va faire un carton avec son tarif hyper agressif et qu’elle va vite trouver son bonheur en deuxième voiture de nombreux foyers et pourquoi pas en première voiture d’un jeune conducteur, sans parler des flottes d’auto-partage. Comme en plus la Spring a un super petit look, elle a quand même de sacrés arguments à faire valoir, dont son prix défiant toute concurrence en tout premier lieu.
Photos Laurent SANSON