Jeune et ambitieuse, la marque premium française coiffe sa gamme de la DS 9. Fabriquée en Chine, son marché de prédilection, la DS 9 est une grande berline élégante et raffinée qui pourtant cultive certains paradoxes.
DS ne fait décidément rien comme les autres et au moins la marque premium française se démarque de ses concurrentes, essentiellement germaniques. Outre le parti pris stylistique, qui parfois divise à l’image de la DS 3 Crossback, DS coiffe sa gamme d’une grande berline tri-corps destinée initialement au marché chinois, sauf que l’empire du milieu n’a pas vraiment craqué pour cette DS 9 qui offre les prestations d’une 508 haut de gamme au prix d’une allemande premium. Le client chinois devient exigeant et du coup c’est l’Europe qui récupère cette DS 9 qui cherche son public.
STATUTAIRE ET TAILLE PATRON
Placée au sommet de la gamme DS, la DS 9 est une berline routière statutaire longue de 4,93 m. Même si la carrosserie tri-corps n’est pas la grande tendance du moment sur nos routes, il faut reconnaître que DS a particulièrement bien travaillé le design. Très élégante avec une face avant qui reprend les codes stylistiques de la marque en intégrant au centre du capot un «sabre » guilloché, la DS 9 se démarque également par sa ligne de toit plongeante vers l’arrière façon fastback. Elle évoque même sur un petit détail, son illustre et célèbre grande soeur DS de 1955, avec des rappels des feux de position dans les montants arrière du toit. Comme le SUV DS 7 Crossback, la DS 9 repose sur la plateforme modulaire EMP2 du groupe Stellantis (ex.PSA) avec un empattement étiré au maximum (2,90 m) afin de garantir une habitabilité extrême dans l’habitacle, façon taille patron. Autant dire que l’habitabilité est au rendez-vous et surtout record pour les heureux occupants des places arrière qui bénéficient d’un espace aux jambes que l’on retrouve généralement dans des limousines du segment supérieur et pas au même tarif, mais aussi dans la Skoda Superb, le luxe DS en moins.
PRÉSENTATION FLATTEUSE
A l’intérieur, la DS 9 dévoile de superbes habillages en cuir et peau retournée qui garnissent sièges, planche de bord et portes. La finition soignée donne un réel cachet premium avec des commandes en métal dit guilloché et la fameuse montre à aiguilles BRM qui s’escamote lors de la mise en route. Toutefois, cette présentation flatteuse « haute couture » et clinquante que cultive et revendique la marque, cache des équipements technologiques loin des dotations des constructeurs allemands qui ont vraiment une longueur d’avance et tapent dans le dernier cri, même s’il faut y mettre le prix. Avec son système d’info-divertissement dépassé et toujours aussi peu intuitif, la DS 9 fait clairement « enfant pauvre » face aux systèmes en réalité augmentée des concurrents. Et cet exemple n’est pas le seul et c’est vraiment dommage car cette DS 9 présente plutôt bien, dans le pur esprit DS avec son petit côté « bling-bling » qui faisait du charme aux chinois avant que l’effet s’estompe façon ballon de baudruche qui se dégonfle soudainement en quittant la fête foraine.
Une fois au volant avec des commandes qui tombent bien sous la main, la DS 9 fait preuve d’une adaptation à toutes les morphologies ce qui est plutôt une bonne chose. Un plaisir que l’on ne retrouve pas par exemple sur la 508 qui utilise la même base technique, le iCockpit en plus qui gâche la fête. En action avec cette motorisation hybride rechargeable développant 225 ch identique à la 508, la DS 9 fait même étalage de belles qualités routières malgré son gabarit. Très équilibré avec une belle gestion des mouvements de caisse, le comportement rassure et le confort fait le reste grâce à la suspension DS Active Scan dont l’amortissement s’adapte en permanence et en temps réel à la route. Ce système repose sur une caméra qui scan la route. A la différence du DS 7 Crossback qui utilise la même technologie, la DS 9 plus basse s’en sort beaucoup mieux avec moins de verticalité propre à un SUV plus haut sur pattes. Clairement, cette DS 9 chouchoute ses occupants même sur une route au revêtement dégradé. Si par bonheur il reste encore un peu de jus dans la batterie de 11,9 kWh, on profite alors du moteur électrique développant 110 ch qui peut offrir un vrai boost au moteur thermique et permet de parcourir jusqu’à 40 km environ en mode zéro émission.
Elégante et agréable au volant avec cette motorisation hybride rechargeable de 225 ch convaincante qui propose un bel agrément, la DS 9 n’a pas à rougir et balaye par la même occasion les idées reçues sur le made in China avec une qualité perçue de haute facture. Toutefois, au petit jeu de la techno qui est le fond de commerce des constructeurs premium allemands, la DS 9 ne tient pas la distance au point que la nouvelle DS 4 qui arrivera dans quelques mois, fait beaucoup mieux en héritant des dernières technologies.
Photos Laurent SANSON
Laurent SANSON
Journaliste rédacteur-photographe spécialisé automobile et sport - Négociant en virages et images.