Avec sa politique du 100% électrique, l’Europe offre un boulevard aux constructeurs chinois. L’ex-marque anglaise MG qui bat désormais pavillon chinois au sein du puissant groupe SAIC Motor, a bien l’intention de prendre sa part du gâteau avec cette MG4 Electric qui n’est que le début de l’offensive et qui affiche de solides arguments en bouleversant sans attendre le marché naissant des compactes aux électrons.
Dans ses dernières interventions, MG affiche clairement la couleur avec une stratégie sans équivoque, conquérir une bonne du gâteau européen avec des produits en phase avec la mutation vers le tout électrique dans les prochaines années. Et le moins que l’on puisse dire est que les choses ne traînent pas. Débarqué dans l’hexagone il y a seulement trois ans, le MG version SAIC Motor est un véritable ouragan dans l’univers de l’automobile avec un développement de son réseau et des ventes à la vitesse grand V. Un TGV de la distribution auto et ce n’est qu’un début puisque la marque promet pas moins de 10 nouveaux modèles d’ici 2024-2025, dont le petit roadster électrique Cyberster afin de renouer avec les origines de la marque. La nouvelle MG4 Electric a bien entendu un rôle essentiel dans la stratégie de conquête de la marque car en s’affichant +/- 10 000 € en dessous d’une Renault Megane E-Tech, sa principale rivale en attendant les Peugeot e-308 et Opel Astra-e, la compacte électrique est le modèle qui doit faire de MG un acteur incontournable de la voiture électrique accessible.
A PRENDRE TRÈS AU SÉRIEUX
Longue de 4,29 m pour 1,84 m de large et 1,50 m de haut, la MG4 est parfaitement dans les standards européens et elle offre un vaste espace de vie à bord grâce à l’empattement de 2,70 m et une batterie ultra-fine de 110 mm de hauteur. Cette MG4 se distingue par un design que l’on remarque au premier coup d’oeil et encore plus dans cette finition Luxury avec son imposant double becquet sur le hayon et dans le bleu de notre modèle d’essai qui fait son effet ou encore en orange, la teinte de lancement. Avec son impression de toit flottant, la MG4 en jette franchement et fait prévaloir des lignes bien tranchantes et expressives.
Une fois à bord, on découvre un agencement hyper épuré avec une planche de bord plate comme une aile d’avion. Deux écrans, l’un de 7 pouces derrière le volant faisant office de tableau de bord, et l’autre de 10,25 pouces au centre pour l’accès à l’ensemble des commandes et fonctions du véhicule. Seul bémol, le tout tactile montre ses limites avec un écran central qui n’est pas un modèle de visibilité avec un lettrage très petit et peu visible et un vrai manque de réactivité, mais MG promet des améliorations très prochainement. L’honneur est sauf et souhaitons aussi que MG améliore la qualité des plastiques car ce n’est pas terrible. Après vu le prix c’est toujours une affaire de compromis, mais la Renault Mégane E-Tech fait quand beaucoup mieux dans ce domaine. MG a également simplifié le fonctionnement en supprimant tout simplement le bouton de marche/arrêt. on Une simple activation du gros bouton central sur Drive et c’est parti et lorsque l’on quitte le véhicule, sa fermeture met à l’arrêt la machine.
UN COMPORTEMENT ROUTIER A L’EUROPÉENNE
Construite sur une toute nouvelle plateforme modulable dédiée aux modèles électriques du groupe SAIC, la MG4 est la plus européenne des chinoises avec une liaison au sol (voies élargies, moyeux en aluminium, train AR multibras) développée sur nos routes par des ingénieurs et metteurs au point européens. Sous le capot, la MG4 se décline en deux versions, l’une de 170 ch avec batterie 51 kWh LFP et la plus puissante de 204 ch, notre version d’essai, avec batterie 64 kWh NMC. Dans les deux cas, le couple est de 250 Nm et MG annonce une consommation moyenne de 16 kWh/100 km et une autonomie de 350 km pour la 51 kWh et jusqu’à 450 km pour la 64 kWh (435 km pour la Luxury). En action, la MG4 est bluffante d’efficacité avec un comportement efficace et rassurant comme une compacte européenne. Le train avant est vif et incisif et l’arrière de type multibras guide parfaitement en restant bien calé sur ses appuis. L’équilibre est parfait avec une gestion rigoureuse des mouvements de caisse et du roulis. L’amortissement offre un bon compromis entre fermeté et confort et malgré sa masse propre à une électrique de 1 685 kg, la suspension gère parfaitement les compressions et la détente. Même si elle n’atteint pas la tenue de route des références européennes du segment, on peut dire en toute objectivité qu’elle s’en rapproche grandement.
Comme sur toutes les électriques, l’autonomie reste le nerf de la guerre et la MG4 ne déçoit pas. Annoncée pour 16 kWh, nous avons constaté lors de notre essai une consommation moyenne sur des routes variées, hors autoroute, de 16,5 kWh, ce qui autorise dans la vraie vie une autonomie d’environ 380 km. Une plutôt belle performance qui la positionne dans le haut du tableau. Sur voie rapide et autoroute à vitesse stabilisée, la consommation grimpe au dessus des 21 kWh, ce qui réduit de ce fait son rayon d’action avec une autonomie de 280 km.
On a rigolé des productions chinoises pendant de nombreuses années, mais l’avènement de l’électrique redistribue totalement les cartes et du coup on rigole un peu moins face à cette « invasion » qui tient de plus en plus la route. Cette MG4 montre que l’industrie automobile chinoise n’a rien d’une chinoiserie de plus. Malgré quelques défauts, dont une qualité vraiment moyenne de certains plastiques dans l’habitacle, la MG4 affiche de solides arguments avec un style qui ne passe pas inaperçu et lui confère une vraie personnalité, une dotation forte de nombreux équipements de série, une autonomie dans la vraie vie qui atteint +/- 380 km en usage mixte et un prix particulièrement agressif.
Photos Laurent SANSON
Laurent SANSON
Journaliste rédacteur-photographe spécialisé automobile et sport - Négociant en virages et images.