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ESSAI OPEL INSIGNIA GRAND SPORT GSi 2018

RENCONTRE AVEC LE POINT G…Si

Renouvelée l’an dernier, la berline de la firme au Blitz coiffe sa gamme d’une étonnante version sportive GSi de 260 ch plus performante que les 325 ch de l’Insignia OPC de la génération précédente. Rencontre avec le point G…Si sur le circuit de Fontange et les routes des Alpilles.

Que ceux qui attendaient une Insignia OPC ne partent pas car cette GSi, qui réintroduit une espèce disparue depuis la Corsa GSi en 2012 n’a rien d’une OPC au rabais malgré un déficit de puissance de 65 ch par rapport à sa devancière qui en développait 325. Sage sur la papier, cette nouvelle Insignia GSi est finalement l’une des Opel de route et grand public les plus rapides et efficaces de l’histoire de la marque. C’est sur le circuit d’essai de Michelin de Fontange près de Istres que nous avons découvert son potentiel qui repose avant tout sur un châssis exceptionnel de vivacité, de guidage et de stabilité à haute vitesse.

LE RETOUR DE L’APPELLATION GSi

Trait d’union entre la gamme classique et le label ultra sportif OPC, Opel ressort donc du placard son appellation GSi qui a fait les beaux jours des Kadett, Astra et même Corsa jusqu’à la dernière en 2012. Cette déclinaison sportive qui n’était pourtant pas prévue au départ pour le marché français (malus écologique oblige) arrive donc dans l’hexagone avec de solides arguments pour ceux qui aiment les berlines routières puissantes. Nul doute que Carlos Tavares, le patron du groupe PSA grand artisan du rachat de Opel et par ailleurs grand amateur de sportive, a oeuvré dans le bon sens afin que la marque la commercialise tout de même en France, question d’image, malgré un malus écolo assassin, autant sur la diesel que la turbo essence, et qui dans tous les cas la condamne sur notre marché avec un malus qui dépasse les 10 000 euros, ce qui est juste impensable.

SÉANCE DE BODYBUILDING

Au premier regard on distingue facilement cette version sportive avec ses éléments de carrosserie distinctifs. L’avant se dote d’un bouclier aux larges entrées d’air cerclées d’aluminium et d’un éclairage matriciel à Led. De profil, de grosses roues de 20 pouces cachent un freinage renforcé Brembo et des bas de caisse soulignent le long empattement de cette routière familiale. A l’arrière, un aileron de malle qui optimise l’appui aéro (option) et une double sortie d’échappement avec des canules chromées affichent clairement la couleur. À l’intérieur, l’ambiance se veut sobre et sportive. La planche de bord est identique à une Insignia haut de gamme classique mais on remarque le volant sport en cuir, le pédalier en aluminium et surtout les superbes sièges baquets confortables et très enveloppants et dont les « oreilles » évoquent un Cobra Royal (le serpent) qui se dresse. Autre particularité des sièges, ils sont le fruit d’un développement en interne et non en provenance d’un fournisseur et agréés EGR.

JUSTE BLUFFANTE D’EFFICACITÉ

Afin de séduire une clientèle plus large et même familiale, cette nouvelle Insignia GSi se décline dans les deux carrosseries berline Grand Sport et break Sports Tourer, mais surtout elle bénéficie de deux motorisations avec un turbo essence de 260 ch et un turbo diesel de 210 ch. Les deux blocs sont couplés avec une boite auto 8 rapports et une transmission intégrale. Plus légère que sa devancière OPC, la GSi a fait mieux de 12 secondes au tour que l’ancienne Insignia OPC pourtant largement plus puissante sur la célèbre boucle nord du Nürburgring que Opel utilise comme terrain d’essai avec une base sur place. Ce haut niveau de performance, Opel l’a obtenu par un gain de poids de plus de 150 kg, l’apport de la transmission intégrale à vecteur de couple et un châssis bluffant d’efficacité dans son comportement dans le rapide comme dans le sinueux.

Sur piste comme sur une route sinueuse, la berline allemande enroule les virages et courbes avec une précision déconcertante et le confort d’une grande routière malgré les énormes roues de 20 pouces. Dans le sinueux, l’arrière pivote sans problème autour du train avant qui garde une trajectoire parfaite sans le moindre retour de couple dans les bras et l’absence totale d’un quelconque sous-virage même en entrant très fort sur les freins. Le développement conjoint du châssis avec Michelin qui équipe cette Insignia GSi du très performant Pilot Sport 4S n’est pas étranger au comportement routier qui parfois donne l’impression d’être au volant d’une auto disposant de 4 roues directrices tellement le train arrière enroule avec facilité. Par son grip latéral énorme, le pneu du manufacturier français élève encore un peu plus le niveau des performances. Tout naturellement, cette sportive dispose de plusieurs modes de conduite (Standard, Tour et Sport) auquel on ajoute un mode Compétition que l’on active en déconnectant partiellement l’ESP qui reste actif mais plus permissif.

Il y a bien longtemps que nous avions conduit une Opel avec un tel châssis. Malgré un moteur plutôt du genre linéaire que pétard aux fesses, cette redoutable Insignia GSi compense par son châssis bluffant d’efficacité qui la rend terriblement performante. Avec l’Insignia GSi, voici une autre manière de faire connaissance avec le point G…Si, pour ceux qui accepteront de payer le lourd malus écologique de plus de 10 000 euros, en diesel comme en essence, qui la condamne sur le marché français, malheureusement. 

Photos Laurent SANSON

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