A son lancement il y a plus d’un demi-siècle, la R5 avait fait sensation. Désormais électrique, son retour suscite le même enthousiasme avec son design néo-rétro iconique et ses couleurs pétillantes. Cette R5 NewGen est une authentique nouvelle star et son avenir semble prometteur.
Le retour d’une icône automobile n’est pas une « assurance tous risques » pour un constructeur, mais Renault prouve avec sa R5 de nouvelle génération que faire revivre une légende du passé a du sens. Construite en France dans l’usine de Douai sur la nouvelle plateforme AmpR Small qui va devenir la plateforme de référence pour les prochaines voitures électriques du groupe Renault du segment B, la R5 bénéficie du label Origine France Garantie puisque outre Douai, son usine d’assemblage dans le Nord, la batterie provient du site de Ruitz non loin dans le Pas-de-Calais et les moteurs de Cléon en Seine-Maritime.
Une nouvelle R5, pas une R5 vintage !
Cette nouvelle R5 va faire tourner les têtes et on l’a constaté lors de cet essai sur la Côte d’Azur. Partout sur son passage entre selfies, pouces levés et vidéos, la nouvelle 5 interpelle et elle va parler autant aux nostalgiques des années 70-80 qu’aux jeunes d’aujourd’hui. Avec sa silhouette reprenant les codes de la Renault 5 originelle, la 5 nouvelle génération fait un sacré clin d’oeil à son illustre devancière sans que ceci tombe dans le vintage pur et dur. Les références sont multiples à l’image des feux arrière verticaux comme sur la SuperCinq et qui jouent un rôle aérodynamique en éjectant le flux d’air sur les côtés, limitant les turbulences d’air au niveau du hayon, ce qui améliore le rendement énergétique. Cette nouvelle R5 se distingue outre ses formes reconnaissables, par des porte-à-faux extrêmement courts et de très grosses roues de 18 pouces parfaitement disposées dans les coins et qui renforcent l’impression de puissance. Sous le capot, le moteur électrique qui reprend la base du bloc des Megane et Scenic électriques, développe sur notre version d’essai 150 ch. Il sera également disponible en 120 ch et en 95 ch sur une version Five d’entrée de gamme et promise à moins de 25 000 € avec une petite batterie n’acceptant que la charge lente. Deux batteries de 40 kW et 52 kW alimentent le moteur et l’autonomie peut atteindre jusqu’à 410 km sur la plus puissante.
Une fois à bord, la nouvelle 5 mixe technologie d’aujourd’hui et design rétro au niveau de l’agencement de la planche de bord ou encore des sièges de type baquet qui reprennent la forme de ceux de la 5 Turbo des années 80. Les tissus jouent aussi la carte des « eighties » autant dans les couleurs que le tissage. Alors que certaines autos se convertissent au tout tactile jusque dans l’orientation des aérateurs d’air, la nouvelle R5 conserve encore de nombreux boutons pour des fonctions basiques et on ne va pas s’en plaindre. On a d’ailleurs bien aimé un bouton qui sur un double clic permet la désactivation de certaines aides à la conduite désormais obligatoires, dont celle très désagréable de l’alerte de survitesse. La nouvelle R5 inaugure aussi le nouvel assistant vocal Reno via ChatGPT 3.5. Cet assistant s’occupe de plein de choses dont le réglage de la climatisation ou encore de la programmation d’une recharge avec pré-conditionnement de la batterie et bien entendu d’un itinéraire ou recherche d’une borne.
Silence ça tourne !
En action, la 5 fait preuve d’un silence remarquable à bord. Avec 150 ch et 245 Nm de couple, le moteur électrique offre une puissance amplement suffisante et on peut se faire plaisir en mettant full gaz sur les premiers mètres façon départ arrêté au feu vert et ça marche fort pour son niveau de puissance. Plutôt ferme mais pas non plus inconfortable, la suspension permet d’obtenir un bon compromis entre tenue de route et confort. Avec sa direction directe et précise, la 5 est vive et amusante à conduire et elle se place facilement en virage, bien aidée par son train arrière multibras et une masse, certes lourde de 1 449 kg, mais qui reste « relativement » light pour une auto électrique. L’équilibre général est bon et comme l’arrière pivote facilement il ne pousse pas le train avant, limitant le sous-virage toujours pénalisant surtout avec une telle masse. Renault a trouvé une recette dynamique, mais pas sportive avec un ESP qui reprend discrètement le pouvoir dès que ça perd un peu de motricité sur les accélérations, mais qui du même coup laisse ainsi de la place à l’Alpine A290 qui elle va explorer toutes les facettes de ce châssis bien né. Comme toutes les électriques et peut-être encore plus avec un empattement court et des roues énormes dans les quatre coins, la 5 génère sur les routes bosselées des mouvements de caisse verticaux avec un rebond accentué par l’amortissement ferme et un débattement réduit de la suspension. Toujours la fameuse histoire du compromis, mais que l’on gère bien en jouant du frein pied gauche sur les compressions et les bosses, limitant ainsi cette verticalité. Toutefois, il n’est pas certain que Madame conduise sa R5 de la même façon et on l’espère sinon le budget pneus va en prendre un coup car l’électrique est dévoreuse de pneus.
Facile d’utilisation, cette 5 pourrait très bien être une thermique et surtout elle ne déroute pas trop son conducteur, ce qui est loin d’être bête de la part de Renault qui ainsi rend l’électrique moins complexe dans son utilisation. Enfin, l’autonomie qui reste le nerf de la guerre est très correcte avec une moyenne constatée de 17 kWh/100 km (19,5/100 kWh en conduite plus dynamique) lors de cet essai sur un parcours mixte alternant ville, voie rapide, autoroute et une route sinueuse et accidentée. Une belle promesse et surtout avec une telle « gueule » son succès semble évident.
Photos Laurent SANSON