ESSAIS

ESSAI SKODA SCALA 2019

UNE TCHÈQUE EN TENUE DE GALA

Avec sa nouvelle Scala, le constructeur tchèque revient sur le segment hyper concurrentiel des compactes avec une proposition intéressante. Cap sur le Finistère pour l’essai de la version TSi 116 Style en tenue de gala.

Oublier l’insipide Rapid au traitement low-cost et dont on ne comprenait pas très bien le positionnement alors que la marque monte en gamme depuis quelques années avec des modèles comme la Superb et les SUV Kodiaq et Karoq. Avec la Scala, Skoda s’affiche désormais en outsider d’un vaste peloton constitué des Seat Leon, Kia Ceed, Ford Focus, Opel Astra ou encore Hyundai i30 et dans une moindre mesure des stars du segment, les Renault Mégane, la Peugeot 308 et l’incontournable VW Golf. Avec son patronyme très inspiré qui évoque obligatoirement un certain niveau dans ses prestations, cette Scala n’a pas franchement le droit de décevoir.

LE CHAÎNON MANQUANT DANS LA GAMME

Alors que l’Octavia reste plus que jamais le best-seller de la marque tchèque avec près de 400 000 exemplaires vendus en 2018, la Scala va devoir se faire une place dans le show-room Skoda au milieu du duo des berlines Superb et Octavia et de l’imposante famille des SUV Kodiaq, Karoq et le petit dernier Kamiq qui va débarquer en septembre. Autant dire que pour tirer son épingle du jeu, la partition ne doit pas tourner en fausse note et Skoda a bien compris la musique en indiquant clairement que cette Scala est finalement sa véritable première compacte dédiée aux exigences du marché européen. Avec une Octavia (4,70 m) dont le gabarit la pousse vers le segment supérieur des berlines routières, la Scala avec ses 4,36 mètres va ainsi pouvoir jouer pleinement son rôle au milieu du grand orchestre des compactes. La gamme est simple et comprend 3 finitions : Active, Ambition et Style – notre version d’essai – ainsi que la finition Business pour les entreprises et flottes. Sous le capot, l’offre essence avec les blocs 3 cylindres TSi 95, TSi 116 et 4 cylindres TSi 150 est en phase avec les attentes du marché alors que l’offre diesel ne comprend que le bloc TDi 116. Pour les transmissions, si le petit TSi 95 se contente uniquement d’une boite méca 5 rapports, les autres motorisations sont dispo en BVM 6 rapports ou auto DSG 7 rapports.  

UN COMPACTE SUR UNE PLATEFORME DE CITADINE

C’est tout le paradoxe de cette Scala qui malgré son gabarit de 4,36 m qui fait jeu égal avec une Renault Mégane (4,36 m) et une Ford Focus (4,37 m), repose finalement sur la récente plateforme MQB-A0 que l’on retrouve sur des plus petits modèles du groupe VW, à savoir les VW Polo et T-Cross ou encore les Seat Arona et Ibiza ainsi que la nouvelle Audi A1. Un choix technique qui interdit toute évolution de cette Scala vers la transmission intégrale, éventuellement l’hybridation et les puissants moteurs du groupe VW qui équipent ses cousines VW Golf et Seat Leon. Techniquement, Skoda étire au maximum la plateforme avec un empattement record qui offre une habitabilité toute aussi record, une marque de fabrique Skoda.    

UN RÉCITAL TCHÈQUE

Avec son style extérieur directement dérivé du concept Vision RS présenté au Mondial de Paris 2018, cette Scala s’affirme avec des lignes bien marquées, des angles affirmés et une silhouette façon Sportback mi-berline mi-break comme sur la précédente Rapid, mais en plus beau et avec un hayon vitré sur lequel la marque s’affiche en lettres en non plus par son logo rond. La face avant inaugure la nouvelle signature avec une calandre biseautée et des phares anguleux qui font désormais la jonction. Notre version d’essai finition Style comprend le répertoire complet de la compacte qui présente bien avec des phares et feux de jour à Led, des jantes alu 17“, des feux arrière à Led aux clignotants à défilement. À l’intérieur, pas de doute nous sommes bien dans une Skoda avec un espace à bord comme toujours très généreux à l’avant comme aux places arrière. Avec 467 litres de volume, le coffre est le meilleur de la catégorie et on en attendait pas moins de la marque.

L’habitacle est moderne et la planche de bord très « aérienne » dans son dessin est agréable à l’oeil. L’autre effort de cette Scala réside dans la modernité des équipements de toute dernière génération. La dotation est généreuse avec un tableau de bord full digital (de série sur Style et Business), un superbe écran tactile 9,2 pouces à l’implantation flottante sur le dessus de la planche de bord, une navigation 3D avec mise à jour automatique de la cartographie et même la reconnaissance gestuelle. Les aides à la conduite sont nombreuses tout comme les solutions Simply Clever avec le range parapluie dans la porte ou encore la raclette de vitre disposée dans la trappe à essence. Des petites attentions très pratiques. Avec le toit vitré panoramique (option 770 euros), l’habitacle de la Scala est extrêmement lumineux. Enfin, la Scala est le premier modèle de la marque totalement connecté puisque chaque version dispose de série d’une eSIM à bord.

LE CONFORT PLUS QUE LE DYNAMISME

Une fois au volant on trouve très vite ses marques avec une position de conduite à la Volkswagen et des commandes qui tombent parfaitement sous la main. Reposant sur la nouvelle plateforme MQB-A0 des Polo et A1, la Scala n’est pas ultra dynamique dans son comportement et montre même une certaine verticalité avec du pompage lorsqu’on hausse le rythme sur une route bosselée, mais elle fait preuve d’un réel agrément si l’on opte pour le mode bon père de famille qui n’est pas dans le Driving Mode Select (4 modes), mais de série dans chaque papa conducteur. Rigoureuse et efficace à défaut d’être hyper fun en conduite avec une direction assistée électrique au ressenti trop artificiel, la Scala est à l’aise sur tous les types de route. Pour cet essai, nous avons opté pour le 3 cylindres 1.0 TSi 116 ch, un bloc qui va représenter le gros des ventes. Ce n’est pas un foudre de guerre, ni le plus silencieux des trois pattes, mais son rendement reste très efficace avec une grande souplesse d’utilisation malgré la longueur excessive des rapports de la boite mécanique à 6 rapports.  

Avec cette Scala, Skoda se repositionne sur le segment des compactes avec une proposition intéressante qui doit trouver sa place face à une concurrence acharnée. Le design plus émotionnel et moderne et sa riche dotation en équipements de confort, de connectivité et d’aides à la conduite, sont autant d’atouts pour séduire car cette Scala ne révolutionne pas le segment. Ses tarifs la place tout près de sa grande soeur Octavia 3 dont il reste encore une année de vie, ce qui va compliquer la tâche au moment de choisir.

Photos Laurent SANSON

Laurent SANSON

Journaliste rédacteur-photographe spécialisé automobile et sport - Négociant en virages et images.

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