En basculant l’ensemble de sa gamme vers l’hybridation légère dans sachasse aux émissions de CO2, Suzuki dote aussi sa bombinette Swift Sport du système mild-hybrid 48V comme sur les Vitara et S-Cross. Si le CO2 sort vainqueur de cette migration technique, c’est au détriment des performances.
Lancée il y trois ans, la Swift de troisième génération va prochainement passer par la case restylage. Un facelift très light qui concerne essentiellement le contenu technologique, dont les aides à la conduite. Version la plus dynamique de la citadine japonaise fabriquée dans l’usine d’Esztergom en Hongrie pour le marché européen, La Swift Sport prend un peu d’avance sur ce facelift de mi-carrière avec de nouveaux coloris au catalogue et l’intégration du pack Safety Support qui comprend la détection de véhicules dans les angles morts, la fonction d’alerte de trafic en marche arrière et la reconnaissance des panneaux de signalisation routière. Pour le reste, rien ne change à l’extérieur, hormis le logo bleuté Hybrid sur le hayon arrière, comme dans l’habitacle très typé sport et dans lequel les plastiques « très japonais » ont la vie dure, au propre comme au figuré. Comme l’ensemble de la gamme, la citadine sportive passe donc par cette évolution technique d’hybridation légère qui lui permet une baisse de quelques grammes de ses émissions de CO2. Ce n’est certes pas spectaculaire par rapport à l’ancienne version qui utilisait le même bloc turbocompressé 1.4 Boosterjet, mais la réduction des émissions est suffisante pour ne pas franchir la fameuse barrière du malus écologique des 135 g/km selon la nouvelle norme WLTP introduite depuis le printemps. Avec 127 g/km WLTP, la Swift Sport Hybrid conserve donc une certaine longueur d’avance et ceci justifie finalement ce passage à l’hybridation légère, même si en action elle perd en performance ce qu’elle gagne en fiscalité par rapport aux nouveaux barèmes des émissions de CO2.
UN PETIT BOOSTER ÉLECTRIQUE
C’est donc sous son petit capot que l’on trouve la nouveauté du moment avec le moteur 1.4 Boosterjet désormais équipé d’un système de micro-hybridation avec batterie lithium-ion et un alterno-démarreur qui fournit un boost supplémentaire à bas régime, compensant en partie et sur le papier, la baisse de puissance de 140 à 129 ch, mais aussi le surpoids de 50 kg du système SHVS. En fonctionnant en 48V, ce système récupère ainsi plus d’énergie lors des phases de freinage et par le même coup il en restitue plus, soit 10 kW, lors des phases d’accélération. Autant dire que ce moteur s’essouffle vite dès que l’on monte dans les tours avec un évident manque d’allonge. Pour faire simple, on gagne en bas ce que l’on perd en haut, mais du même coup en tirant moins sur les régimes on abaisse la consommation qui reste très modérée avec une moyenne de 6,4 l/100 km lors de notre essai sur un parcours mixte.
En action, la Swift Sport Hybrid reste une Swift Sport en conservant son agilité mais aussi la dureté façon « bout de bois » de sa suspension, surtout lorsque la route est dégradée et qu’elle rebondie d’une irrégularité à une autre avec de petits écarts de trajectoire pas bien méchants, mais autant être attentif sur certaines réactions. Lorsque le bitume est plus proche du billard, on s’en donne alors à coeur joie malgré l’agrément initial du rendement moteur qui s’est décalé vers les bas régimes et génère du même coup quelques pertes de motricité en sortie de virage avec l’action combinée du boost électrique et du turbo. Avec son caractère bien trempé, la bombinette japonaise demeure néanmoins très plaisante à conduire même si le moteur offre désormais un caractère différent.
En passant à l’hybridation légère, on ne peut pas vraiment dire que c’est du « gagnant-gagnant » pour la Swift Sport Hybrid. Si la petite sportivejaponaise garde son capital séduction intact grâce à sa plastique distinctive et ses équipements spécifiques, l’hybridation légère lui fait perdre une partie de son tonus et en contrepartie son prix grimpe pour atteindre 22 100 €.