RETOUR DU MYTHE COROLLA
Délaissée durant plus de 10 ans en Europe, l’appellation Corolla est de retour. Cette nouvelle génération ne se contente pas de reprendre son patronyme originel puisqu’elle introduit de nombreuses nouveautés dont une toute nouvelle plateforme. Plus que jamais, la nouvelle Toyota Corolla a bien l’intention de retrouver une position de pointe sur le segment des compactes.
Best-seller du constructeur nippon, la compacte Corolla aux plus de 46 millions d’exemplaires vendus dans le monde depuis son lancement en 1966 est de retour. Après l’intermède Auris durant deux générations sur le marché européen (2006-2018), Toyota a décidé de réintroduire le nom de Corolla sur le vieux continent qui coïncide avec l’adoption de la nouvelle architecture TNGA que l’on retrouve sur la dernière Prius et le C-HR. Pour la marque qui souhaite revenir dans la course sur le segment des compactes en Europe en élevant son niveau de jeu sur la qualité et la technologie pour lutter contre les 308, Mégane et Golf, la réintroduction de l’appellation Corolla est également un bon coup marketing car le constructeur japonais a construit une partie de sa notoriété sur ce modèle qui existe depuis plus d’un demi-siècle. Avec cette nouvelle Corolla, Toyota ne cache pas ses ambitions autant vers les particuliers que les professionnels et ce dans les deux carrosseries berline et break (+1 000 euros pour le break à finition égale). Une version Sedan tri-corps est également au programme, mais non disponible sur le marché français qui ne raffole pas de ce type de carrosserie.
HYBRIDE 100%
A la différence de sa devancière Auris qui proposait un vaste choix de moteurs essence, diesel et hybride, la Corolla 2019 ne fait que dans l’hybride, le cheval de bataille de la marque. L’offre est simple avec deux moteurs essence-électrique, le 1.8 revu et corrigé développant 122 ch avec batterie Lithium-ion et un second de 180 ch au tempérament plus musclé et disposant pour sa part d’une batterie nickel-hydrure. Si le 1.8 122 ch n’est pas une nouveauté malgré l’important travail effectué dessus puisqu’il bénéficie du tout dernier système hybride de la marque, en revanche le 2 litres de 180 ch est le premier moteur essence-hybride qui offre une telle puissance sur le segment. Pas certain que le client Toyota opte pour cette motorisation sportive de 180 ch, mais nul doute que dans un segment à la concurrence acharnée cette proposition d’hybride sportive qui ne rejette que 85 g/km de CO2 en version berline peut trouver sa clientèle car l’auto est en plus jolie et plutôt plaisante à conduire.
UN DESIGN ÉMOTIONNEL ET UN RÉEL DYNAMISME
Pour cette nouvelle Corolla, Toyota utilise donc la nouvelle plateforme TNGA de la Prius et du crossover C-HR. Déclinée en France en deux carrosseries berline et break dénommée Touring Sports, la nouvelle Corolla ne manque pas d’allure et se montre aussi parfaitement dans l’air du temps avec sa proposition de toit bi-ton, lui donnant une allure réellement séduisante et raffinée. La ligne plus agressive avec des galbes et arêtes bien marquées la distingue au premier regard et affiche un réel modernisme. Plus basse et plus large que sa devancière et généreusement chaussée (17 pouces sur cette version d’essai), son allure est réellement sportive et elle le confirme sur la route avec un comportement particulièrement agréable et équilibré. Bien suspendue et guidant avec précision, le châssis de cette Corolla Hatchback, le nom donné à la version compacte, surprend par son équilibre en virant quasi à plat. Cette Corolla fait preuve d’un dynamisme que l’on ne lui connaissait pas du temps de l’Auris. Toutefois, en usage plus musclé, elle montre quelques limites avec une suspension qui n’aime pas trop les bosses et gère mal la détente-compression.
Même avec cette motorisation 1.8 Hybrid qui délivre en puissance cumulée 122 ch et qui reprend la base de l’ancien moteur avec des modifications, la compacte japonaise s’en sort avec les honneurs même s’il faut parfois se faire violence pour prendre de la vitesse. On se sent parfaitement à l’aise dans cette Corolla avec une position de conduite basse et une ergonomie dans l’ensemble bien pensée, hormis celle de l’écran du système multimédia disposé verticalement sur la planche de bord et qui ne fait pas réellement preuve d’une intégration réfléchie. Toyota a également bien progressé sur la qualité perçue avec des matériaux plus valorisants dans l’habitacle, même si quelques petits plastiques laqués en noir semblent d’une autre époque.
Pari gagné pour Toyota qui signe de belle manière la réintroduction d’une espèce disparue, la Corolla. Même si cette version 122 ch semble légère au niveau des performances et que sa boite auto reste un cauchemar sur lequel il n’est pas utile que l’on s’attarde car c’est une question de feeling pur, le dynamisme de son châssis compense le manque de puissance par un réel plaisir de conduite. Bien construite avec une vraie montée en gamme et bien équipée de série, tant en équipements de confort que de sécurité avec de nombreuses aides à la conduite, cette nouvelle Corolla Hatchbach 1.8 va représenter le gros des ventes auprès d’une clientèle que le constructeur nippon souhaite de conquête.
Photos Laurent SANSON