LE REMÈDE SUPRA…DINE
En réintroduisant son légendaire coupé sportif Supra, Toyota fait plaisir aux fans de ce modèle iconique. Développé par le département sport de la marque nippone, Gazoo Racing, en étroite collaboration avec BMW pour la base technique, le coupé GR Supra n’en demeure pas moins une vraie Toyota de sport dans la droite lignée de ses illustres devancières.
Vainqueur des 24 Heures du Mans et champion du monde des rallyes constructeurs l’an dernier, Toyota et sa branche sportive Gazoo Racing, le fameux GR de la Supra, ont le vent en poupe ! Fort de cet engagement sportif, Toyota a décidé de lancer une gamme de sportives sous le label Gazoo Racing et le coupé Supra est le premier vrai modèle développé par cette branche. Conçu en partenariat étroit avec BMW, le coupé GR Supra prenant pour base le coupé Z4 du constructeur bavarois, Toyota ne s’est pas contenté de juste mettre un logo sur une plateforme, un moteur-boite, des trains roulants et même une bonne partie de l’habitacle du coupé bavarois, il a souhaité développer son auto en parallèle de BMW afin d’entretenir l’héritage et de faire honneur aux générations précédentes d’un modèle iconique. Au premier regard c’est réussi et une fois au volant ce coupé GR Supra n’a pas à rougir face à ses glorieux ainés, bien au contraire.
UN Z4 TOYOTISÉ MAIS PAS QUE !
Même si les mauvais langues diront que ce coupé GR Supra n’est pas une vraie Toyota de sport, on peut aussi comprendre le constructeur nippon du pourquoi de cette association industrielle avec BMW. Historiquement la Supra disposait d’un 6 cylindres en ligne et Toyota n’en dispose plus dans sa banque d’organes. Alors que faire ? en concevoir un avec l’usine qui va bien ou bien faire son marché chez un constructeur dont le 6 cylindres en ligne est la culture ? BMW disposant outre du moteur, de la plateforme du nouveau Z4, l’association était évidente et Toyota a gagné du temps et fait de sérieuses économies puisque la marque fait construire son coupé GR Supra sur les chaînes de l’usine BMW de Gratz en Autriche. Finalement, qu’importe sa base, le plus important est l’image qu’il dégage et le plaisir qu’il procure au volant et puis franchement une Toyota au dessous BMW c’est rassurant tant pour les performances que la fiabilité.
IL FAIT GAZOO GAZOO !
Si le projet est commun entre le coupé GR Supra et le Z4 de BM’, chaque constructeur a ensuite pris son indépendance pour son développement et on peut dire que Toy’ a réussi son coup avec une auto jolie, compacte et aux formes expressives. Avec ses ailes bodybuildées et ses grosses roues de 19 pouces qui remplissent parfaitement les passages de roues, l’engin en impose d’autant qu’il dispose de l’artillerie de la caisse de course avec des ouies d’aération sur le capot et les ailes arrière (qui sont factices !) ou encore des déflecteurs d’air à l’avant comme l’arrière. Avec la double sortie d’échappement inox, ça le fait franchement et on ne passe pas vraiment inaperçu, mais c’est le but avec ce type d’auto.
Une fois à l’intérieur, on retrouve quasiment la planche de bord du Z4 et tout sonne très BM’. La console centrale habillée de vrai carbone abrite des commandes typiques BM’. Même l’écran de la navigation, placé trop haut sur le dessus de la planche de bord, respire le ConnectedDrive de BM’. Mais qu’importe on y gagne de l’intuitivité et une qualité perçue à l’allemande. On se sent tout de suite à l’aise dans ce cockpit avec une excellente position de conduite « le cul » par terre et des commandes qui tombent parfaitement sous la main.
Bien calé dans le siège sport, on active le 6 cylindres turbo et on retrouve une petite musique que l’on aime plutôt bien avec de belles mélodies dans les montées en régime. Sur le circuit espagnol de Jarama, on a apprécié de prendre des tours en toute sécurité. Avec 340 ch et 500 Nm de couple, ce moteur est exceptionnel et son association avec la boite auto ZF à 8 rapports lui confère une efficacité sans faille. La puissance passe au sol via les roues arrière et un autobloquant sport se charge de la gestion de la motricité, en plus de l’électronique. Véritable propulsion, ce coupé GR Supra surprend par son efficacité dans le serré comme dans le rapide avec un excellent équilibre du châssis. Le tendance de l’avant qui cherche sa route, comme sur un Z4, n’est pas de mise sur le GR Supra qui il faut bien l’avouer se comporte comme une vraie auto de sport. Avec son moteur ultra disponible à mi-régime, on prend un plaisir fou au volant sur circuit comme sur route, surtout si un beau ruban sinueux défile sous vos roues car avec sa vivacité et son équilibre on prend un immense plaisir en se catapultant d’un virage à l’autre. L’empattement court de seulement 2,47 m, comme une citadine, n’est d’ailleurs pas pour rien dans le comportement très vif du châssis dont l’amortissement est aussi l’un des points forts car il contribue au confort à bord et il limite également la prise de roulis. Qu’importe le style de conduite, le coupé GR Supra est une machine à plaisir. En conduite dynamique, le mode Sport permet d’obtenir un excellent feeling avec l’auto grâce à une direction parfaitement calibrée et au ressenti efficace. Une fois bien calé dans l’appui, le coupé nippon ressort comme une balle avec ce petit déhanchement caractéristique d’une propulsion bien posée sur le bitume. Un léger sur-virage qui est finalement l’ADN de ce type d’auto.
Cette GR Supra est une vraie réussite ! On peut toujours faire mieux, mais par rapport au Z4 avec qui il partage sa base technique, le coupé GR Supra se révèle bien meilleur dans sa sportivité. Même si son ensemble moteur-boite-trains roulants trahit ses gènes, il transporte ses occupants dans l’univers sportif de Toyota et c’est bien l’essentiel, même à 65 900 € la bête.
Photos Laurent SANSON