Premier modèle de l’ère électrique du constructeur de Wolfsburg, la VW ID.3 revient dans le match avec cette version restylée qui la repositionne sur le marché des compactes électriques.
Avec l’avènement de l’électrique, les marques sont à l’affût de la moindre opportunité et avec les chinois qui débarquent la concurrence s’annonce de plus en plus rude désormais. Il était donc urgent pour VW qui marque le pas sur le marché français et qui a l’ambition de redevenir le 5e constructeur sur le territoire, synonyme de première marque importée, de remettre dans le match cette ID.3.
SE FAIRE ENFIN UNE PLACE
A son lancement en 2020 en pleine crise sanitaire, ce qui n’aide pas vraiment, Volkswagen misait gros sur son ID.3 en nous la présentant à l’époque comme la nouvelle Golf électrique. Presque trois ans après, le discours a changé et force est de constater que l’ID.3 n’a finalement pas le succès de sa glorieuse ainée après un début de carrière perturbé par une silhouette façon monospace au moment de sa commercialisation, une qualité de finition basique loin de l’image de la marque, une ergonomie homme-machine complexe avec du tout tactile et un prix élevé. Conscient des problèmes de ce qui restera de toute façon son premier modèle électrique, Volkswagen profite de ce facelift de mi-carrière pour revoir de nombreux points en améliorant sa copie. Le moins que l’on puisse dire est que le constructeur a pris les choses au sérieux car il y va de la crédibilité de la marque qui mise désormais tout sur l’électrique.
Extérieurement, la ID.3 restylée adopte une face avant retravaillée par un nouveau dessin plus expressif du bouclier et un nouveau capot débarrassé de son carénage noir qui prolongeait visuellement le pare-brise en réduisant la surface du capot. A l’arrière, les feux sont allongés sur le hayon un peu comme sur la Golf, collant un peu plus avec le style de la marque. De nouvelles jantes de 18 à 20 pouces font également leur apparition, ainsi que trois nouvelles teintes de carrosserie.
LE MEILLEUR EST A L’INTÉRIEUR
Finalement c’est dans l’habitacle que les changements sont les plus marquants. La finition et la qualité des matériaux font un bon en avant vraiment significatif. Si le dessin de la planche de bord ne change pas, en revanche il monte en gamme avec une qualité perçue désormais digne d’une Volkswagen avec des plastiques moussés du plus bel effet et de belles surpiqûres qui soulignent le bandeau central. VW a également retravaillé les intérieurs des portes qui utilisent un garnissage constitué de tissu avec une fibre composée à 71% de matière recyclée. Si le tout tactile demeure pour les commandes, l’écran central gagne en taille en passant à 12 pouces (option devenue de série), ce qui ne le rend pas forcément plus rapide avec une certaine latence entre l’appui et l’arrivée de la fonction. Sur le volant, on retrouve les touches à effleurement que justement on effleure trop facilement et l’accès à la fonction simple de la climatisation, située sous l’écran central, n’est toujours pas très évidente et facile à voir car noyée dans le noir du bandeau tactile. Vive les molettes et les boutons, mais ce sera pour l’ID.3 de deuxième génération car il n’était pas possible de revoir cette ergonomie vraiment pas top sur un facelift. Le boss de VW l’a promis il y a quelques temps en reconnaissant que le groupe avait poussé le concept un peu loin et que des vrais boutons seront de retour sur les prochaines VW.
Derrière le volant, on retrouve la facilité d’installation propre aux productions du groupe VW. L’assise est confortable et assure un très bon maintien. En action, pas de changement puisque la mécanique électrique de 204 ch demeure identique, tout comme les deux batteries disponibles de 58 kWh et 77 kWh. L’autonomie ne bouge pas avec 427 km et 557 km pour la grosse capacité en homologation WLTP. Durant notre essai sur un parcours mixte alternant ville, de la voie rapide et des routes de campagne, notre consommation moyenne fut de 15,4 kWh (soit la valeur de l’homologation), de quoi entrevoir avec la batterie 77 kWh de notre version Pro une autonomie réelle proche des 500 km, hors autoroute qui réduit à sa plus simple expression la régénération et donc l’autonomie. Le comportement routier est celui d’une propulsion électrique de presque 2 tonnes dont l’amortissement ferme génère des petites trépidations avec les roues de 20 pouces à basse vitesse. La direction reste légère et précise et propose un bon toucher de route, même sur un revêtement dégradé et malgré la masse conséquente qui génère parfois quelques mouvements de caisse sur une route bosselée.
Surement sorti trop tôt avant l’emballement du marché de l’électrique et un « physique pas facile », la Volkswagen ID.3 a souffert et pour revenir dans le match elle se devait de revoir sa copie. Avec cette mise à jour, c’est chose faite même si elle ne gomme pas d’un coup de baguette magique quelques défauts, dont un style décrié, mais au moins l’honneur est sauf pour Volkswagen qui rattrape en partie le coup en attendant une ID.3 de deuxième génération bien différente.
Photos Laurent SANSON
Laurent SANSON
Journaliste rédacteur-photographe spécialisé automobile et sport - Négociant en virages et images.